lundi 7 septembre 2009

"Le voyage d'hiver" d'Amélie Nothomb

(je rêve qu'une année, il n'y ait plus la tronche d'Amélie sur la couverture)

C'est une tradition annuelle.
Le livre sort fin août, lors de la rentrée littéraire.
Amélie est invitée partout, telle une rock star.
Les journalistes lui posent toujours des questions sur son mode de vie, et rarement sur son style littéraire (alors qu'il serait plus intéressant de la questionner sur sa vision de la fin que de contribuer au star-system déjà bien développé autour de la demoiselle)
Le livre est en général descendu par tous les critiques littéraires qui affirment que "c'est le plus mauvais Amélie Nothomb" mais les ventes ne cessent d'augmenter.
Finalement, c'est toujours un des livres les plus vendus (pas par mode, le public se lasse vite. Mais parce que ses ouvrages st courts, accessibles et bons).

Traditionnellement, Julie, lectrice assidue d'Amélie depuis dix ans, achète le livre. C'est une vraie BFF.
Comme elle est généreuse et a pitié de moi (qui n'ait plus d'argent en général à partir du 5 septembre), elle me le prête.
Je lui pose alors toujours la question rituelle: "et comment est la fin cette fois?"

Oui, parce que c'est notre angoisse, et celle-ci est souvent justifiée.
Ces dernières années, il faut bien avouer que nous nous sommes retrouvées bouche-bée face à ses fins. Il n'y en a plus. Tout finit d'une manière abrupte, sans chute.
Cela n'existait pas au début de son œuvre. Justement, c'est la chute qui rendait si délicieux "Cosmétique de l'ennemi".
Le "Fait du Prince", l'A. Nothomb 2008, était très agréable, mais n'avait pas de fin.
"Le voyage d'hiver" a le même problème.
Ca devient conceptuel chez la demoiselle. Une fois ca va, tous les ans, cela en devient presque énervant.


S'il y a des excellents A. Nothomb, il y a aussi des crus moyens mais jamais des mauvais.
Aucun livre n'a réussi à me dégouter d'elle.
Il n'y a pas de "Consolante" chez Amélie Nothomb (l'horrible bouquin d'A. Gavalda qui m'a traumatisée à vie)
Ces dernières années, ses livres étaient mêmes excellents. Je me suis délectée du "Fait du prince", ou de "Ni d'Eve ni d'Adam" ("je les ai lus à m'en arracher les organes de la lecture" ! comme écrit dans "Le voyage d'hiver")


"Le voyage d'hiver" est un ouvrage délicieux à lire.
Le style est toujours ciselé, poétique et drôle.
J'aime son style, si particulier, c'est ce qui me séduit chez elle, à chaque fois. ("Je me blottis dans (ses) mots" in "Le voyage d'hiver")


Morceaux choisis du "Voyage d'hiver" (à lire en écoutant Schubert, comme prescrit par le titre):
"L'hiver et l'amour ont ceci de commun qu'ils inspirent le désir d'être réconforté d'une telle épreuve"
"Se sentir bien est une ambition exagérée quand se sentir est déjà si rare"

J'ai aimé cet ouvrage mais j'espère qu'un jour, Amélie réécrira de vraies chutes et de vraies fins.

Comptez 15 € pour ce livre, pour une heure de lecture environ (oui, il est très court). Cela fait un peu cher de la page, mais quand on aime, on ne compte pas!

Merci Julie de me l'avoir prêté!

3 commentaires:

  1. "Le Nothomb" arrive invariablement lors de la rentrée littéraire. Mais cette année, je trouve que la presse en a très peu parlé, comme si même les critiques commençaient à se lasser. Contrairement au nouveau prodige de la littérature Sacha Sperling ou le nouveau Beigbeder qui s'annonce comme étant très bon.

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  2. Je n'ai lu qu'un seul livre d'Amélie Nothomb, Acide Sulfurique. J'ai été très sceptique pendant toute la lecture mais au final, quand je l'ai refermé, je me suis dit que c'était pas si mal et même assez intéressant. J'hésite à lire Le Fait du prince maintenant.

    Et peut-être celui ci ? ;)

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  3. Pour découvrir Nothomb, ne lis pas celui.ci, c'est loin d'être le meilleur.
    Effectivement, lis "le fait du prince" qui est agréable mais sans fin, "ni d'eve ni d'adam" et les 2 meilleurs: cosmétique de l'ennemi(+++) et hygiène de assassin.
    Bonnes lectures!

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