vendredi 11 septembre 2009

"Le Temps qu'il reste" D'Elia Suleiman

Ce film évoque l'histoire de la Cisjordanie depuis la création de l'Etat d'Israël, à travers l'histoire d'une famille palestinienne.
Sélectionné à Cannes, il avait déjà le mérite d'aborder ce sujet d'un point de vue palestinien.
Je m'attendais à un film traditionnel et engagé, aussi violent que peut l'être l'histoire de cette région.


Or, j'ai été transportée dans un univers esthétique, hors du temps.
J'ai été surprise, je ne m'attendais pas du tout à ça.
C'est ce qu'on aime dans le cinéma: lorsqu'il nous transporte, nous étonne, nous fait vibrer...

Ce film ne présente pas une histoire "réelle" avec une action et des dialogues "normaux".
J'ai vraiment du mal à exprimer ce que j'ai vu. En l'occurrence, c'est un film à voir!

Pour résumer et j'espère vous donner envie de le découvrir:
il y a peu de dialogues mais plus de silences (dans toute la dernière partie, Elia qui joue son propre rôle ne prononce pas un mot), j'ai souri, j'ai même ri grâce au burlesque très présent, j'ai apprécié la délicatesse et l'esthétisme, les chorégraphies des scènes, les décors intemporels, la non-violence exprimée dans le propos, le parti pris discret et délicat et l'extrême pudeur de l'histoire personnelle du réalisateur.

C'est un film important compte tenu de son sujet mais il me semble que c'est aussi un film important cinématographiquement parlant (enfin je m'engage peut etre un peu trop, je n'y connais rien!)
En tous cas, je n'avais jamais vu un tel film.

Pour moi, le plus remarquable dans ce film est la mise en scène extrêmement soignée et presque chorégraphiée.
Dans une bulle de violence et de douceur, j'ai eu l'impression de regarder du théâtre filmé, d'être plongé dans une mise en abîme (j'ai eu l'impression que certains personnages ne jouaient pas leurs rôles mais symbolisaient quelque choses ou un groupe...difficile à expliquer!)

Le tout est extrêmement efficace, puisqu'on ressort en ayant "ressenti" le conflit sans avoir vu une démonstration appuyée.
La scène face au mur construit pas Israël est parfaitement exemplaire de cela.
Le réalisateur a choisi de ne pas dire mais de suggérer, de faire ressentir.
Du grand cinéma.

J'ai eu beaucoup de mal à parler de ce film non conventionnel.
Voici l'article qui m'a donné envie de le voir et qui en parle beaucoup mieux que moi.
Le film a également été promu par France inter et le Masque et la plume (émission du 23 août, encore dans les podcasts de vos ipods)
Malheureusement, il est sorti dans peu de salles en Haute-Savoie et pas encore en Suisse (à ma connaissance mais cela viendra peut être)

Le prochain film que j'ai envie de voir (aussi pour me donner l'excuse de manger des m&m's): "A propos d'Elly", un film iranien de Asghar Farhadi.
J'hésite encore pour "Un Prophète" et "Inglorious basterds"...
Les avez-vous vus? Avez-vous aimés ?

Elia Suleiman, acteur et réalisateur du film

3 commentaires:

  1. Merci Marie de ta visite chez moi et pour tous tes encouragements !

    J'espère que les films que je t'ai donné envie de voir te plairons et que je saurai être pour toi bon conseil dans tes choix ciné ;)

    je découvre du coup ton univers :)

    a bientôt
    Benoît

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  2. merci pour le lien aussi :)

    pour ta question, personnellement je te recommande vivement les deux : Inglourious Basterds et Un Prophète. avec une préférence personnelle pour Un prophète ;)

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  3. C'est très gentil de venir voir "mon petit blog".
    J'adore tes critiques et je ne manquerai pas de consulter ton blog avant de choisir un film!

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